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Beniamino GIGLI, Ténor lyrique italien (1890-1957)

Portrait ¾ de buste, en civil arborant un Borsalino, 1937.
Un autre Prince dans la catégorie des ténors de sa génération, à l’instar de son compatriote Tito Schipa (1888-1965.) Pourtant, pas de réelle concurrence entre eux: même si Gigli peut dignement empiéter sur le terrain de Schipa dans des rôles tels que Ernesto (Don Pasquale), Nemorino (L’Elisir d’amore) ou encore Edgardo (Lucia di Lammermoor.) La suavité de son chant, essentiellement lyrique, repose sur la générosité et la beauté incontestable du timbre, supérieure à celle de Schipa. Disons que Gigli intellectualise moins son chant que son devancier et surtout, qu’il ne possède pas son élégance naturelle à la scène. Il est inoubliable dans Nemorino, Amino (La Sonnambula), Nadir (Les Pêcheurs de perles), Renato (Un Ballo in maschera), Le Duca di Mantova (Rigoletto), Alfredo (La Traviata), Don Alvaro (La Forza del destino), Enzo Grimaldo (La Gioconda), Loris (Fedora), Turriddu (Cavalleria rusticana), Mario Cavaradossi (Tosca), Des Grieux (Manon Lescaut), Lyonel (Martha), etc. Cela étant dit, il est la quintessence du chant italien, passionné et solaire, même si parfois, il obstrue la ligne par quelques élans véristes inappropriés. Magnifique carrière internationale et un parcours quasiment sans faute depuis ses débuts en 1914 jusqu’à ses adieux en 1955. Il partage l’affiche avec les plus prestigieux solistes de son époque mais fait preuve d’un caractère bien trempé et parfois, peu accommodant avec ses collègues. Au terme d’une représentation de Fedora (Metropolitan Opera) aux côtés de l’impérieuse Maria Jeritza, cette dernière est en pleurs au rideau final et dans un sanglot à peine exagéré déclare au public new-yorkais médusé : « Mr Gigli not nice to me », dans son anglais hésitant. Nul ne sait ni ne saura vraiment ce qui se passa ce soir-là entre la belle Princesse et le Comte. Beniamino Gigli tourne plusieurs films, ce qui ne fait qu’accentuer sa popularité.Il est un mélodiste et récitaliste accompli, abordant un très large éventail de style, des grands classiques à la mélodie populaire, en passant pas les irrésistibles chansons napolitaines qui lui … vont comme un gant. Il donne un concert au Palais des Beaux-Arts (Bruxelles) en 1949, ainsi qu’au Kursaal d’Ostende. Au crépuscule de sa vie, il donne de nombreux concerts et s’adonne avec succès à d’intéressantes masterclasses. Sa fille, le soprano Rina Gigli (1916-2002) mène une décente carrière internationale, mais sans accéder à la notoriété de son illustre père.
Photographie : G. Grazioli, Firenze
Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles®

 

Portrait ¾ de buste, de face en civil, à la fille du ténor belge Octave Dua, Simone, un partenaire régulier à la scène, Chicago, 1937.
Photographie : Foto Pesce, Roma
Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles®