ars

 

Francis ANDRIEN, Baryton d’opéra comique et d’opérette, pédagogue belge (1903-1980)


Portrait ¾ de buste, de face dans Mossoul (Si j’étais Roi !), pour une reprise au Théâtre Royal de la Monnaie, 1940.
L’un des meilleurs barytons de sa génération, il débute dans Escamillo (Carmen) au Théâtre de Rennes, (1928), puis chante également à l’Opéra de Lyon, toujours dans Escamillo et dans Zurga (Les Pêcheurs de perles.) De là, il se produit à Bordeaux, Nantes et Nancy : rôle-titre de Rigoletto, Les Pêcheurs de perles, Nilakhanta (Lakmé), Ourrias (Mireille), etc. Sa voix lui permet d’aborder l’opéra, l’opéra comique et l’opérette en embrassant un large répertoire. Sa carrière sera principalement belge, sur les principales scènes lyriques du pays. Doté d’une belle présence scénique et d’un brillant jeu d’acteur, Francis Andrien insuffle à ses caractérisations beaucoup de caractère . Le Théâtre Royal de la Monnaie le recrute sur le conseil éclairé de son directeur, Corneil de Thoran, pour la saison 1932-1933 et déjà lors de sa première saison, le baryton participe à une création : celle de Le Bon Roi Dagobert (Eloi), aux côtés du ténor ukrainien Joseph Rogatchewsky et du soprano belge Emma Luart (inoubliable interprète du rôle à l’Opéra Comique). Dans ce théâtre, la Monnaie, Francis Andrien interprète les premiers barytons dans un très ample répertoire et une exemplaire diversité de rôles : le Comte Almaviva (Les Noces de Figaro), Don Alfonso (Cosí fan tutte), le rôle-titre de Don Giovanni, Figaro (Le Barbier de Séville), Sixtus Beckmesser (Les Maîtres-chanteurs de Nürnberg), Valentin (Faust), d'Orbel (La Traviata), Sir John Ford (Falstaff), Clavaroche (Fortunio), Eletzky (La Dame de pique), Nilakhanta (Lakmé), Lescaut (Manon), Matteo (Fra Diavolo), Albert (Werther), Mireille, Mossoul (Si j'étais Roi!), Sharpless (Madama Butterfly), Blondel (Richard Cœur-de-Lion), Gilette de Narbonne, Ramirez (L’Heure espagnole), etc. Au cours de sa longue association artistique avec la Monnaie (1932-1957), Francis Andrien participe à de nombreuses créations, au rang desquelles figurent : Henri de Valois (Le Roi malgré lui, 1931), Robert (La Fille du tambour-major, 1932), Didier, comte de Lavarenne (La Térésina), Pluton (Orphée aux enfers, 1936), Shakespeare (Le Songe d'une nuit d'été, 1937), le Fakir (Hassan, 1938), Giorgio d'Alst (La Reine Fiammette, 1939), Mr Gedge (Albert Herring, 1946), Junius (Le Viol de Lucrèce, 1946), Achille (Jules César, 1946), le Chasseur (Blanche-Neige, 1947), Nathan (David, 1955), Chavigny (Casanova en Suisse, 1956), etc. Francis Andrien ne délaisse pas pour autant le registre plus léger qu’est l’opérette, en créant plusieurs rôles, tout en prenant part aux saisons d’opérette proposées par la Monnaie (dont certaines représentations ont lieu au Théâtre Royal des Galeries) : Robert (La Fille du tambour-major, 1932), Didier, comte de Lavarenne (La Térésina, 1933), Burmell (Le Soldat de chocolat, 1933), Comte de Lavarenne (La Térésina, 1934), Ferdinand-Otto-Rodolphe (les trois premiers rôles de baryton dans Les Trois valses, 1936), le Prince de Metternich (L’Aiglon, 1938), Fernand (Le Comte de Luxembourg, 1941), Duparquet (Ciboulette, 1941), Florestan de Valaincourt (Véronique, 1941), le Marquis Henry (Les Cloches de Corneville, 1941), Brissac (Les Mousquetaires au couvent, 1942), Le rôle-titre de Paganini (1944), le Comte Dimitri (La dernière Valse, 1945), Le Comte Tassilo (La Comtesse Maritza, 1946), Jonel (Amour tzigane, 1946), Réginald Parson (Victoria et son Hussard, 1949), Bobinet (La Vie parisienne, 1953), Agamemnon (La Belle Hélène, 1956), etc. Le baryton, devenu un pilier de la Monnaie, est fréquemment invité sur les principales scènes lyriques de Belgique, particulièrement au Théâtre Royal de Gand (1937-1953, où il prend part à la création de L’Aiglon le 2 octobre 1950 avec Vina Bovy.) Fort élégant à la scène, maîtrisant un subtil jeu d’acteur, il laisse le souvenir d’un magnifique artiste qui aurait pu s’orienter vers les théâtres étrangers. Sa voix, sans être extrêmement puissante, était brillante et particulièrement étoffée dans la quinte aigue. Il consacre une part non négligeable de son activité aux concerts radiodiffusés. Au terme de sa carrière, il devient un brillant pédagogue dont plusieurs élèves feront une carrière lyrique. Il se montre également un délicieux interprète de mélodies classiques et populaires, notamment françaises et wallonnes.
Photographie : Studio d’Art Sevilla, Bruxelles
Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles®

 

Portrait de pied dans Escamillo (Carmen), dans l’un de ses premiers rôles au Théâtre Royal de la Monnaie, 24 mai 1933 (saison 1932-1933.)
Photographie : Savoie, Lyon
Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles®

 

Portrait de pied dans Blondel (Richard Cœur-de-Lion), Théâtre Royal de la Monnaie, saison 1933-1934.
Photographie : Jos Rentmeesters, Bruxelles
Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles®

 

Portrait de pied dans Figaro (Le Barbier de Séville), 1942. Dédicacé au baryton belge Jean Lescanne (1916-). Corneil de Thoran, après avoir auditionné avec succès le jeune artiste (élève du baryton d’opérette Alain, du baryton Armand Crabbé et du ténor Laurent Swolfs : trois célèbres solistes belges), lui demande de patienter un ou deux ans (l’audition a lieu pendant la guerre 1939-1945), Francis Andrien occupant au Théâtre Royal de la Monnaie l’indétrônable emploi de premier baryton … Mais Jean Lescanne, refusant d’aborder des deuxièmes plans, préfère s’orienter vers les scènes françaises (opéra comique et opérette), en se passant de la Monnaie qui, en tout état de cause, ne peut offrir des cachets concurrentiels.
Photographie : H. Vermeulen, Bruxelles
Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles®

 

FRANCIS ANDRIEN ET DANIELLE BREGIS : CREATION DE L’OPERETTE VERONIQUE AU THEATRE ROYAL DES GALERIES DE BRUXELLES LE 13/07/1941
Cliché oblong de face, pris lors d’une répétition de l’opérette Véronique, pour la création de l’œuvre au Théâtre Royal des Galeries lors de la saison d’opérette du Théâtre Royal de la Monnaie 13 juillet 1941, signé par le photographe dans le coin inférieur. En dépit des vissicitudes de la guerre, les artistes de la Monnaie trouvent du réconfort à chanter un répertoire plus léger. A gauche, le metteur en scène et ex-chanteur belge Georges Dalman (1882-1958), Francis Andrien (Florestan de Valaincourt), penché et tentant d’amadouer l’âne transportant le soprano français Danielle Brégis (l’espiègle Hélène de Solanges.)
Photographie : H. Vermeulen, Bruxelles
Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles®

 

FRANCIS ANDRIEN ET DANIELLE BREGIS : CREATION DE L’OPERETTE LE COMTE DE LUXEMBOURG AU THEATRE ROYAL DE LA MONNAIE LE 17/08/1941
Cliché oblong de face, lors de la création de l’opérette Le Comte de Luxembourg au Théâtre Royal de la Monnaie, le 13 août 1941 (saison d’opérette.) On reconnaît, au centre, Francis Andrien (Fernand de Luxembourg), Danielle Brégis (Suzanne Didier) et à droite, en costume blanc, peut-être Lisette Denié dans le rôle de Julie Vermont et à ses côtés, Pierre Saint-Prés dans celui de Armand Brissard.
Photographie : H. Vermeulen, Bruxelles
Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles®