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José JANSON, Ténor lyrique, puis ténor d’opérette français (1904-1967)


Rare petit portrait représentant le ténor dans sa loge, à l’entracte d’une représentation, arborant son costume du Prince Sou-Chong (Le Pays du sourire), sans date. Le ténor interprète ce rôle plus de 3'500 fois au long de sa carrière. Après des études musicales au Conservatoire de Musique de Montpellier, il débute dans Mireille, puis chante à l’Opéra de Montpellier Faust, Rigoletto, La Traviata, Lakmé, Werther et Manon, Madame Butterfly et Tosca. Après s’être imposé très vite en brillant ténor d’opéra comique, il chante dans toutes les grandes villes de province et d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie), ainsi qu’en Suisse. Il ajoute progressivement à son répertoire Roméo et Juliette, Le Roi d’Ys, Grisélidis, Les Contes d’Hoffmann. Se trouvant en représentation à Nancy, il doit remplacer au pied levé le ténor défaillant dans Le Pays du sourire (pour la création in loco) : il réalise alors que ce rôle est pour lui et le public de lui donne raison. Il devient l’un des plus inoubliables Prince Sou-Chong de sa génération, où sa voix lyrique et brillante peut s’épanouir librement. Si l’on compte les extraits chantés lors de concerts, il donne près de 3'800 représentations du rôle … un record absolu. Il poursuit sa carrière en opéra comique, tout en alternant avec l’opérette (Bordeaux, Dijon, Lille, Lyon : Théâtre des Célestins 1936-1938, 1943-1944), Marseille, Nantes, Nice, Saint-Etienne, Tourcoing, etc.) José Janson crée Yana (opérette de Tiarko Richepin et Henri Christiné) au Théâtre du Châtelet (1937.) C’est davantage un succès pour le ténor, que pour l’œuvre … En 1939, il débute à l’Opéra Comique dans Werther puis il y chante une partie de son répertoire lyrique (Manon, Les Pêcheurs de perles, Le Roi d’Ys, etc.) Il y crée La Nuit embaumée (comédie lyrique de Henri Hirschmann. La seconde guerre mondiale éclate et retarde, puis empêche la signature d’un contrat avec l’Opéra de Paris et la poursuite de ses activités avec l’Opéra Comique. Il part alors en tournée sans impresario, gérant lui-même son programme (Suisse et Afrique du Nord, où il s’établit à Casablanca.) Des pourparlers pour une longue tournée aux Etats-Unis sont en cours avec un impresario bordelais au début des années 1940, mais le projet ne peut aboutir pour des raisons demeurées obscures. Au Théâtre Royal de la Monnaie, il crée la version française de Giuditta (de Franz Léhár) à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1935, avec une partie des membres de la troupe (dont Suzanne de Gavre incarnant une exquise Anita et un soprano en représentation, Käthe Walter-Lippert dans le rôle-titre.) Il y chante aussi Manon (1939) et paraît au Grand-Théâtre de Verviers (Le Pays du sourire, 1938-1939.) Il sera également invité par le Théâtre Royal de Liège, ainsi que par le Théâtre Royal de Gand (1933-1934) et pour quelques représentations seulement, au Théâtre Royal de Liège. C’est à Casablanca qu’il met fin à sa carrière en se consacrant occasionnellement à la mise en scène, mais surtout à l’enseignement. De 1949 à 1957, José Janson est directeur du Grand-Théâtre. Finalement, José Janson ne conserve à son répertoire qu’un nombre limité de rôles. A ce titre, il ne chante finalement que 10, voire 11 rôles à l’Opéra Comique. Cela étant dit, il laisse le souvenir d’un très grand artiste, consciencieux et très musicien, excellent camarade et doté d’un solide sens de l’humour.
[Merci à Malibran Music pour une partie des informations contenues ci-dessus.]
Photographie : D.R.
Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles®

 

Rare petit portrait représentant le ténor dans sa loge, à l’entracte d’une représentation, arborant son costume du Prince Sou-Chong (Le Pays du sourire), se maquillant avant d’entrer en scène, sans date.
Photographie : D.R.
Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles®